éparpiller les gerbes
saluer le pavé
remplir le semainier de graines d’espérance
écrire un hymne neuf
réchauffer le café violoncelle
et ronger les peaux de l’habitude
je descends les ruelles
menant au bord du fleuve
il y a bal sur les quais
c’est la fête à Sainte Tempête
la bière est une fausse blonde
c’est le fantasme de la rousse
apprivoiser les salles d’attente
délier les glycines
embrasser le pavé
remplir le goutte-à-goutte d’une potion de rire
réanimer un ancien chant
émulsionner un sorbet trompette
et ronger les ongles du remords
je descends les ruelles
menant au pré de foireil y a marché des viandes et des épices
c’est la fête à Sainte Pucelle
le vin de messe est rouge sang
c’est le fantasme des vierges folles
briser les barreaux de la maternelle
semer du myosotis
défoncer le pavé
multiplier les ordonnances d’herbes du bon dieu
exciter le poème
braiser les pistons du tuba
et ronger les os des certitudes
je descends les ruelles
menant au café démocrateil y a les brandons citoyens
c’est la fête à Saint Suffrage
le jus des urnes est eau-de-feu
c’est le fantasme des légitimes
bouffer la poule au pot au sortir des dancings
sucer les pissenlits
tomber sur le pavé
distiller l’absinthe et la gentiane
exécuter l’horrible sonate
tanner la peau du tambourin
et ronger la queue du diable
je descends les ruelles
menant à la place publiqueil y a braderie des cœurs
c’est la fête à Sainte Rencontre
le courant continu fait court-jus
c’est le fantasme des nuits de noces
20 novembre 2011
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