1440 minutes

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editions d'autre part

dimanche 21 novembre 2010

quelqu'un a dû pousser l'interrrupteur

quelqu’un a dû pousser l’interrupteur

une éolienne de bronze dans la trachée
un sirocco brûlant dans le pharynx
un chant d’incendie
un hymne de caverne

ces voix viennent des volcans
des abysses
de la banquise
ces voix parlent une langue
d’oiseaux de mer et d’insectes
elles mettent à mal des dieux et des dogmes
elles mettent bas des tempêtes et des aurores
elles réconcilient les forêts
et bénissent les roses trémières


quelqu’un a dû pousser l’interrupteur

des ventilateurs dans les hautbois
des souffleries dans les bassons
une cantate de cristal
un hymne de torrent

ces voix viennent des glaciers
des avalanches
de la paroi de granit
ces voix parlent une langue
de lagopèdes et de bouquetins
elles mettent à mal une déesse et ses sbires
elles mettent bas des trompettes et des floraisons
elles consolent les grèves
et soulagent les boutons de pivoines


quelqu’un a dû pousser l’interrupteur

des vibrations dans les bronches
des vrombissements dans les ventres
un opéra de cathédrale
un hymne de haut-fourneau

ces voix viennent des usines
des forges
des laminoirs à ciel ouvert
ces voix parlent une langue
de scies et d’enclumes
elles mettent à mal le diable et ses prêtresses
elles mettent bas des gouffres et des orages
elles aiguisent les querelles
et bercent les ruminations d’aubépines


quelqu’un a dû pousser l’interrupteur
j’attends sans impatience
le bal des machines de l’insomnie

quelqu’un a dû pousser l’interrupteur
j’attends sans impatience
le bal des machines de l’insomnie


21 novembre 2010

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