la nuit monte vite
sur le marais de l’ancien fleuve
un héron maussade
sommeille sur un tronc de saule
les roseaux se taisent
et regrettent les rousseroles
je fume du tabac gris
sur le trottoir du vide
je fume
et décompte les amitiés vieilles
la nuit monte vite
sur le canal de brume
une foulque agacée
broute de l’herbe brune
les joncs se taisent
et regrettent les phragmites
je fume du tabac jaune
sur la passerelle du doute
je fume
et décompte les querelles tenaces
la nuit monte vite
sur les vergers de fatigue
une pie taciturne
dépiaute une pomme tombée
les chardons se taisent
et regrettent les bouvreuils
je fume du tabac brun
sur le quai des ruptures
je fume
et décompte les actes manqués
la nuit monte vite
sur le bosquet de peupliers
une troupe de corneilles
s’installent pour la nuit
les bardanes se taisent
et regrettent les rouge-queue
je fume du tabac noir
je fume
et décompte les espoirs avortés
la nuit monte vite
la nuit monte trop vite
je fume
et décompte une vie sorcière
30 novembre 2010
mardi 30 novembre 2010
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