jeter les feuilles mortes aux grandes orgues
carder les épilobes à la fenêtre
chausser les sabots pour la mousson
façonner des boutons d’os et de corne
les grands labeurs de l’automne
font l’échine ronde et les cals
bénir le jardin
tisser une corde
saler les choux
embrasser sa mère
écrire à un ami
balayer les factures devant la porte
cuire et recuire la marmelade de coing
couper l’élastique des chaussettes
tricoter une écharpe de haine
les grands labeurs de l’automne
font la cervelle aigre et l’insomnie
aiguiser la faux
retendre la corde à linge
huiler la bêche
saluer son père
apprendre une chanson
brûler les remords pleins de vermine
fumer le petit lard sous le hangar
graisser le ressort des souricières
coudre une doublure au vieux chandail
les grands labeurs de l’automne
font les épaules lourdes et la migraine
tailler le poirier
fermer le jardin
bercer le rosier
embrasser sa femme
écrire un nouveau poème
les grands labeurs de l’automne
font le regard fatigué et la mélancolie
embrasser sa femme
récrire le même poème
et passer l’hiver
23 novembre 2010
mardi 23 novembre 2010
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