lorsque
je descends
le saut-de-loup, où se fomentent les vengeances
mièvres, où se calcule l’impôt sur le sang et la buanderie, où se reposent les
recels des punitions indigestes, où germent les indocilités et les manœuvres obsessionnelles
la grotte de la vouivre, soufflerie des rancœurs
recuites, ventilateur des pets de volcan, chaudron des soupes maléfices,
escalier de la peur, charivari des démones et diablats, ossuaire des martyres
anonymes
le gouffre des sacrifices citadins, égout du dimanche
soir, eaux usées des grosses semaines, dépotoir des chagrins, dortoir des
douleurs parturientes, compost des fœtus et des placentas oubliés, fosse
commune des décrets inutiles
lorsque
je descends
je participe à la révolution des
vieilles horloges
j’assiste au décrochement des minutes
repères
j’assiste le rhabilleur de la méthode
je marie le désagrément au prurit
lorsque
je descends
le chenal des
abominations, où crèvent les animaux féconds et dociles, où pourrissent les
promesses vendues à vil prix, où tourbillonnent les béatitudes et les louanges,
où s’ensablent les amours turlupines, où se noie le doute scaphandrier
le goulet des désirs
conscrits, méat où perle le plaisir, bourgeon gluant de sirop de rose, tige qui
se croit tout permis, distillerie des spasmes de langueur, pamoison,
frétillement, bourdon de fièvre, carillon d’orgasme
la dérupe des amitiés
grotesques, trahison des « qu’est-ce que je t’ai dit », appui cassé
des bâtons immortels, à la vie à la mort, au sang, à l’urine, lit de camp à
sangles douteuses, tabouret de tortures, je renie ton âme, je tire le filin de
la trappe, linceul dans la voile, garrot, poulie et palan
lorsque
je descends
je participe au réconfort des bannis
j’assiste à la fermeture des portes
j’assiste l’avocat des contritions
je marie le fantasme à la geôlière
je marie le fantasme à la geôlière
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