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editions d'autre part

vendredi 1 avril 2016

lorsque je descends

lorsque je descends

dans le trou du souffleur, où les rimes coupent à cœur le masque de l’ennui, où le faux-pas tranche le lard du cosmétique, où le rire gras décapite le parler local

agrippé à la corde du puits, vers les moisissures véridiques de l’inconfort, vers le frétillement des scolopendres scrofuleux, vers les chaînes ADN des crapauds multicolores, vers les enregistrements des vindictes populaires, vers la fermentation de l’ego

dans la fosse où se vautrent les barbares amputés, où geignent les proscrites des places publiques, où gesticulent les monstres éborgnés et ventrus de nos abominations, où dorment les animaux repus qui ont faussé compagnie

dans le siphon du diable, écorcheur de pivoines, écornifleur des âmes humaines en reddition, rhabilleur de poules pondeuses et de canes de Barbarie, relaveur de paletots d’archanges frelatés

lorsque je descends
        j’allonge le pas vers l’inconstance
        je perds la sensation du tout à l’avenant
        je gagne du terrain sur le vide
        je me joue des culbutes imbéciles

lorsque je descends
         
dans les rapines iconoclastes, où se mirent les fées bâtardes, où se calculent les héritages tirés au sort, où s’empilent les formulaires polycopiés de l’amour, où se délitent les sommeils du juste

dans les cavernes des justifications, attentistes des maldonnes et des falsifications, expertes en faux-fuyants et lâchetés, réceptacles rémissions placebo, fourre-tout des trahisons sublimes

dans la salle des machines des ersatz affolés, où grincent les cordages des optimistes, où crochent les mécanismes de l’oubli, où s’encodent les directives et les guides, où s’argumentent les segments des vanités

lorsque je descends
        je respire l’organisme non filtré
        je perds le lien aventurier
        je gagne la confiance du dé à coudre
        je me joue de mes frontières fissurées


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