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dimanche 3 mai 2009

elle attend

l’almanach des bons mots
lui rappelle une date
ils dansaient sous l’ormeau
elle était lauréate
l’almanach la fait rire
qui a trouvé d’un saint
le prénom sans rougir
pour l’homme du chagrin
l’almanach illumine
un orage un éclair
surgi dans sa cuisine
c’était l’année lumière
l’almanach des bons mots
lui rappelle une date

soudain il fait froid dans sa loge
le regard vrillé sur l’horloge
elle attend

une auto est passé
le long des barricades
ils ont enfin pensé
lui faire sa promenade
cette auto est un leurre
elle sort de sa tanière
elle pensait le facteur
et c’est une infirmière
cette auto est un crime
son chauffeur est si beau
bien l’ bonjour la déprime
ce n’est pas pour sa peau
une auto est passée
le long des barricades

sa douleur fera la neuvaine
les yeux noyés dans la verveine
elle attend

la perruche s’effeuille
dans sa cage rouillée
elle siffle un air de deuil
sur sa fiente séchée
la perruche s’effrite
comme un bâton de craie
ses plumes font faillite
sa vie est sous décret
la perruche s’ennuie
elle compte les barreaux
repeint son cœur en suie
se pend à son anneau
la perruche s’effeuille
dans sa cage rouillée

ah ! s’endormir sous le tilleul
les yeux plongés dans les glaïeuls
elle attend

le chat se fait les griffes
sur le fauteuil usé
trônant tel un récif
devant la cheminée
le chat a fait contrat
avec satan lui-même
sa maitress’ il mordra
trahison suprême
le chat vend pour un rien
l’âme de la pauv’ dame
fait-divers de vaurien
on n’en f’ra pas un drame
le chat se fait les griffes
sur le fauteuil usé

tout doucement elle renonce
le cerveau croché dans les ronces
elle attend

elle sait ce triste glas qui sonne
elle sait très bien que plus personne
ne l’attend

1 mai 2009

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