ça sent la sueur de l'ennui
sur la place des fêtes
la ville est en retard
sur l'horaire des sourires
l'avenue des impôts
mène à l'hôtel de police
le square de l'égalité
verdit derrière les grilles
le mendiant gratte ses croûtes
devant la pharmacie
ça sent la corrida
à l'administration centrale
la ville est en avance
pour le bal des caméras
l'impasse de l'aide sociale
est un bassin de décantation
le giratoire de l'avenir
est fermé pour travaux
le mendiant met son écuelle
devant l'horodateur
ça sent l'huile de friture
devant le palais du tribunal
la ville est en retard
pour l'ascenseur social
le boulevard de l'indifférence
est bordée de noyers
le pré de la justice
est un jardin d'orties
le mendiant a cassé son aiguille
dessous la grande horloge
ça sent le détergent
dans les arrêtés urgents
la ville est en avance
sur les bonnes statistiques
le chemin de croissance
est un tout-à-l'égout
le parc des banco mats
a fermé le carrousel
le mendiant tire sa révérence
sur le cheval à bascule
ça sent la résignation
sous le couvert des abribus
ça sent la résignation
dans la cour de l'école
ça sent la résignation
au bureau de l'emploi
ça sent la résignation
dans les cabines d'essayage
ça sent la résignation
dans les couloirs de la folie
ça sent la résignation
sous le couvert des abribus
le canard graisse ses plumes sans se soucier de son cholestérol
8 avril 2010
jeudi 8 avril 2010
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