1440 minutes

1440 minutes
editions d'autre part

samedi 13 décembre 2008

la nuit tombe à genoux

la nuit tombe à genoux dans les ruelles
aux devantures des clignotements guirlandent
papier doré papier d’argent
on mesure l’amour à la jauge d’une carte de crédit
j’achète aujourd’hui, je t’aime demain et je paie le mois prochain

la nuit glisse le long des châteaux
ça sent le vin chaud, la soupe aux légumes et le crottin d’âne
copeaux humides et anges gelés
on mesure le bonheur aux poignées de main
je salue aujourd’hui, j’oublie demain et je cultive ma haine pour le mois prochain

la nuit s’écorche au zinc des comptoirs
l’accordéon joue un air de noël américain
bière tiède et vin aigre
on mesure le vide à hauteur de bocks et de pichets
je bois aujourd’hui, je pisse demain et je pleure le mois prochain

la nuit s’ecchymose le front sur les bouches d’égouts
le caniveau englue le remords et la pitié
âme morte, espoir en papillote
on mesure le malheur au tarif de l’horodateur
je pars aujourd’hui, j’oublie demain et je rentre le mois prochain

la nuit s’explose dans un chemin de traverse
l’ornière, la flaque et le muret de pierre
serments flagellés vices sans fin
on mesure le désamour aux draps qui se morfondent
elle danse aujourd’hui, danse demain et danse le mois prochain

sans gêne ni rapière

13 décembre 2008

Aucun commentaire: