je devrais me dire que la chanson a tourné court, qu’elle s’est
cachée dans les vernes, traquant les adultères et les strangulations
je devrais dire la source tarie entre deux pierres de tuf,
au désespoir de la fauvette et du martagon
je dois me dire que le chant relève d’une mécanique
protocolaire spontanée, qu’il attend le déclic du piston et la fermeture de la
pince
je dois dire la danse de la pluie un soir d’été, dansée par
le héron et le millepertuis
je me dis que le poème est un petit voyou des vendredis
maigres, qu’il ne dérobe que des lieux communs usés jusqu’au trognon
je dis la transpiration servant à torcher les mots obscènes
et faconds véhiculant les grandes peurs du roitelet et de la renoncule
je me, turlupinade et garde-feu
je, trop longtemps je me suis tu de bonne heure
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