1440 minutes

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editions d'autre part

mardi 6 novembre 2012

je pense à la découverte du frisson

Le tableau a vibré sous l’intensité des couleurs. Le jardin se revendique de la gouache. La prairie rutile. La vigne est un patchwork médusé.

Araignée de l’heure du laitier, poudrier.

Un homme défait sa valise sur le quai de marchandises. Il refait les plis de sa chemise du dimanche. Refait aussi une jeunesse à sa casquette en laine. Il embrasse une fleur en papier. Jette sur les voies un magazine pour camionneurs. Et sourit à la cantinière qui réchauffe du café. Il pense à la ville qu’il a quitté, ses enfants et son cheval.

Il sent au fond des reins une envie de frisson.

Il y eut un vol de clé à la consigne. Il y eut un accordéon dans le sous-voies. Il y eut une lampée de rhum et un brasero dans le hangar.

Araignée de l’heure du laitier, encrier.

Je découpe des silhouettes tordues dans le journal du jour. Je parie un sandwich à la tomate sur le retard de la correspondance. Je rêve de romans de gare où des doctoresses font se dissoudre les voyageurs imberbes.

Le haut-parleur informe que le train de la vallée a rebroussé chemin.

Une araignée ridicule et forcenée tisse une toile dans la sortie du tunnel.

Je pense à la pilule-retard pour croire aux lendemains.

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