barbouille sa gueule au brou de noix
je frémis sous la chemise
et rumine de méchante bruine
le feu dans la grange et du caillou dans le poumon
j'étouffe une illusion
et jette au ciel un faisceau de grimaces
le sombre prend pouvoir
alors aimer
aimer à l'arrache-clou
alors t'aimer
t'aimer à la tenaille
le soir qui s'avance
maquille sa gueule à la suie
je tremble sous le chandail
et macère de mauvaise sueur
la grêle dans les avoines et une brûlure dans les reins
j'étrangle un souhait
et jette au ciel des pétards de vigne
l'angoisse prend pouvoir
alors aimer
aimer au fer à décaper
alors t'aimer
t'aimer à la soude
la nuit qui est là
mâchure sa gueule à l'asphalte
je frissonne sous le paletot
et distille une humeur vive
la pourriture dans le fromage et de l'urée dans le sang
je noie une espérance
et jette au ciel une écuelle de larmes
l'effroi prend pouvoir
alors aimer
aimer à la varlope
alors t'aimer
t'aimer à la gouge
et te lustrer à la toile émeri
sans gêne ni rapière
9 octobre 2009
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