c’est la danse des pieds-bots
des chevilles désarticulées
des arthrites et des syncopes
c’est la chanson des souffles courts
des circuits ventilés
des ivresses et des suées
et qu’on ouvre
qu’on ouvre le journal
des douleurs et des fièvres
c’est la danse des m’as-tu-vu
des caroncules boursouflées
des défilés et des médailles
c’est la chanson des coqs de casserole
des mitrons d’état-major
des ordonnances et des stratégies
et qu’on ouvre
et qu’on ouvre le journal
de la bêtise et de l’absurde
c’est la danse des rollators
des fémurs en conserve
des tisanes et des semainiers
c’est la chanson des prothèses
des baumes tranquilles
des somnolences et des oublis
et qu’on ouvre
et qu’on ouvre le journal
des fatigues et des retraites
c’est la danse des vendangeuses
des pressoirs affolés
des refoins et des pressées
c’est la chanson des bouilleurs de cru
des betteraves en terril
des citernes et des cuviers
et qu’on ouvre
et qu’on ouvre le journal
des récoltes et de l’épargne
c’est la danse du calendrier
des célébrations votives
des bals populaires et des feux patriotiques
c’est la chanson des rosaires
des amours en fanfare
des amphores et des noces
et qu’on ouvre
et qu’on ouvre le journal
des fêtes et des bouquets
des fêtes
et des bouquets
et qu’on ouvre
11 octobre 2010
lundi 11 octobre 2010
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1 commentaire:
C'est en fermant le journal que j'ai vu la joie, l'amour, l'amitié et la gravité.
Merci Milhit pour tes jolis mots.
Gilles Disero
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